Depuis le mois d’avril, les patients du CHRU de Lille (Nord) suivis en cardiologie, notamment pour des problèmes d’arythmie cardiaque, peuvent bénéficier d’un dispositif de mesure implanté sous la peau et connecté au smartphone.
Le Dr Laurence Guedon-Moreau, cardiologue spécialiste des maladies vasculaires au CHRU, considère ce projet comme « une belle avancée pour la télécardiologie, malheureusement difficile à développer car il n’est pas pris en charge par l’Assurance maladie pour l’instant ». Le moniteur est composé d’un capteur de la taille d’une petite clé USB implanté sous la peau grâce à une petite incision, et d’une application recevant les données. Il permet un suivi précis du rythme cardiaque et une appropriation par le patient.
Le dispositif a été déployé pour la première fois en France au CHRU de Lille du fait de sa forte implication en télécardiologie. « Au quotidien, près de 1 500 patients sont suivis en cardiologie ». La référente du projet déplore auprès d’Hospimedia l’absence de prise en charge par l’Assurance maladie. En effet, depuis la première personne implantée en avril dernier, seule une dizaine est aujourd’hui suivie grâce à cet appareil. « C’est pourtant un gage de baisse de la morbidité et de la mortalité, pour lequel une forte recommandation de classe 1 et un niveau de preuve A ont été donnés au niveau international. Nous attendons au cours de l’été un cahier des charges de la DGOS sur la télésurveillance des dispositifs cardiaques implantables pour mettre en place une expérimentation sur la tarification. » Le coût de l’appareillage est défini mais le montant alloué aux équipes médicales de suivi des patients reste à déterminer. « Une infirmière et un médecin rythmologue reçoivent toutes les alertes, vérifient au quotidien que toute la chaîne de surveillance est fonctionnelle, et assurent les relations aux patients avec les consultations. »
Commercialisé par le constructeur américain St Jude Medical, le moniteur Confirm RX, un holter cardiaque, est relié à l’application myMerlin. « Grâce à cette application facile d’utilisation et accessible depuis un smartphone, le patient peut déclencher l’enregistrement dès qu’il ressent un changement de rythme et compléter le relevé par des annotations précisant ses conditions physiques. Mais le capteur est configuré de manière à ce que l’enregistrement se déclenche automatiquement en cas de fort ralentissement ou accélération des battements du cœur », précise Laurence Guedon-Moreau. Elle ajoute que « ce dispositif existe depuis plusieurs années, mais le holter était jusqu’alors relié à un boîtier encombrant disposant d’un système de téléphonie mobile intégré dédié au transmetteur externe, et les informations étaient uniquement transmises au centre de soins ». C’est désormais le smartphone ou la tablette du patient qui sert de transmetteur, et via l’application, patients et professionnels de santé peuvent surveiller le rythme cardiaque en toute sécurité grâce au cryptage des données.
Charles Deyrieux
HOSPIMEDIA